GUITARS’CIMETARY (En hommage à G.Harrisson)
Bouquet de papillons éparpillés
Dans la lumière bleue du soleil.
Mes doigts dessinent un solfège
Pour ce monde qui se perd
Entre rêves et chimères.
Il y avait, je m’en souviens,
Un type dans l’amphithéâtre
Qui peignait en blanc
Un tableau noir.
Et ce vieux comédien
Qui, de la céruse aux doigts,
Dessinait sur le visage des filles,
Le masque d’un pierrot
Ephémère et lunaire.
Souvenirs sont Papillons éparpillés
Sur ce monde qui se perd
Entre rêves et chimères.
Toutes ces nuits, de bar en bar,
De fac en fac, la fête.
Les ruelles et les impasses,
Eblouies de bruit et de lumière,
Fermant leurs fenêtres, au bout de la ville
Comme ferment leurs yeux,
Au fond de leur lit, au bout de leur vie, les vieux.
Cette nuit surtout, oui cette nuit là,
De bar en bar, de fac en fac,
Et là-haut, la lune et les étoiles,
Commères scintillantes,
Penchées au balcon de l’univers
Se moquant de mon chagrin.
Deux heures du matin, si loin de l’aube,
Salle des pas perdus, gare saint Lazare,
Tiens j’ai raté mon train.
Dormir dans mon blouson,
Entre deux clochards,
Je rêve de papillons qui tombent,
Un à un, calcinés
Et d’un pierrot lunaire, c’est Toi
Qui vient de me quitter.
Qu’elle est loin cette nuit,
Toujours sensible ma blessure
Loin ce temps aussi
Où le monde n’était pas encore perdu
Entre rêves et chimères.
Plus de papillon, plus de soleil bleu
Plus de fête non plus…
Mais moi je rêve toujours d’un pierrot lunaire
Qui n’est jamais revenu.
J’ai apporté hier
Ma dernière partition
Au cimetière des guitares.
Elles reposent leurs cordes de cuivre
Et leur âme de bois
Sous la poussière,
Rêvant de concerts
Amenant, au cœur de l’hiver,
La chaleur de campus
Aujourd’hui disparus.
Mais moi je rêve toujours d’un pierrot lunaire
Qui n’est jamais revenu.
Nostalgie, ce frisson de l'âme,
Fait saigner des blessures
Jamais refermées.
Vivre quand même en sachant
Que les pierrots lunaires du passé,
Jamais ne reviennent.
“While my guitar
Gently weeps…”
Last Irokoi ©2011