VOYAGE
Il y a, sur la lune, aquarelle noyée dans un nuage,
La larme bleue d’une luciole qui l’accompagne,
Triste et solitaire,
Et quelques moustiques,
Battant l’air de leurs ailes translucides,
Là, par hasard, pour voir passer
La procession…
Et enfin, porté par quatre scarabées,
Stricts et sérieux dans leur uniforme
De plastique noir,
Le cercueil de paille où dort depuis hier soir
Un papillon, brulé vif par la flamme d’un réverbère
Qu’il avait prit pour le soleil…
Sur la rive, au pied des rochers du torrent
A défaut d’ecclésiastique,
C’est l’épeire dans sa bure de mauve
Qui a dit quelques mots
Que personne n a entendu dans le fracas du courant
Puis, le papillon, dans sa boite de paille
Fut déposé à la surface de l’eau
Et dérivant, s’en est allé, loin
Vers le soleil qui se levait
Vers le pays où de chrysalides en cristal,
Renaissent des papillons aux ailes de velours
LAST IROKOI © 2012